D’une durée de cinq ans et co-financé par l’action Véhicules et transports du futur du Programme d’investissements d’avenir opérée par l’ADEME, le projet IMOTEP – Innovation MOTeur Propre – piloté par la SRC IREIS se concentre sur l’amélioration de l’efficacité énergétique du groupe moto propulseur (GMP) du véhicule automobile.

Nourri en amont par les travaux de R&D de ressourcement d’IREIS soutenus par Bpifrance et démarrés depuis de nombreuses années, ce projet porte des ambitions très fortes comme le souligne Philippe Maurin-Perrier, Président d’IREIS et co-président du groupe HEF : « Aujourd’hui, pour un véhicule qui émet 100 grammes de CO₂ au km, environ 25 sont dus aux pertes mécaniques dans le moteur. Même avec l’introduction progressive d’énergies décarbonnées – on peut penser au véhicule électrique ou à hydrogène – l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules à moteur thermique reste un levier très important pour les constructeurs dans le but de réduire l’impact environnemental des nouveaux véhicules mis sur le marché. Au travers d’IMOTEP, notre volonté est d’offrir des réponses efficaces notamment aux normes environnementales actuelles et à venir. À court terme, nous allons contribuer à des gains très importants en matière de rendement des véhicules thermiques essence. Ceci, tout en gardant à l’esprit une valorisation possible des résultats en les adaptant aux moteurs hybrides et diesel appliqués aux véhicules particuliers comme aux poids lourds. Pour cela, nous nous appuyons sur les récents développements scientifiques et techniques dans les domaines des revêtements à bas frottement et de la lubrification basse viscosité pour proposer une innovation de rupture permettant de réduire la consommation de 5 à 10%. En terme d’émissions de CO₂ cela va se traduire par un gain de 5 à 10 grammes de CO₂ par km à l’échelle d’un véhicule dans les cinq à dix ans ».

« Outre l’expertise d’IREIS et du groupe HEF, nous réunissons un consortium de grande qualité et très complémentaire avec les partenaires académiques que sont le laboratoire Hubert Curien de l’Université Jean Monnet de St-Etienne, le Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes de l’École Centrale de Lyon, l’Equipex Manutech-USD et les groupes PSA, Volkswagen, Total en tant que partenaires industriels. Nous couvrons ainsi les domaines de la tribologie, des interactions lubrifiant-surface, de la texturation des surfaces et de l’analyse du signal nécessaires à atteindre nos objectifs. Le projet s’articule autour de trois grandes familles d’activités :  l’étude et le développement de nouvelles solutions de revêtements de surface à faible coefficient de frottement et leurs procédés associés, l’étude tribologique des couples lubrifiants basse viscosité / revêtements bas frottement avec en parallèle la conception d’un nouveau GMP à faibles pertes mécaniques par frottement puis une démonstration en conditions opérationnelles ainsi que la conception de nouveaux bancs d’études tribologiques dédiés aux sous-systèmes du GMP regroupés autour d’une plateforme de moyens d’essais en tribologie moteur. Le projet a démarré depuis 18 mois et les résultats sont satisfaisants puisque nous sommes globalement en avance sur notre plan de marche », confie Christophe Pupier, chef du projet IMOTEP au sein de la SRC IREIS.

La réussite du projet aura un impact sur le plan industriel avec la création de plusieurs centaines d’emplois directs. Le déploiement d’une nouvelle filière en mécanique et ingénierie des surfaces sera nécessaire pour répondre aux défis de la grande série automobile et de facto à la fabrication de machines générant une sous-traitance locale. D’ici là, IMOTEP renforce le leadership français dans le domaine de la tribologie et de l’ingénierie des surfaces concrétisé par l’intégration de technologies clés telles que la texturation laser.

Membre(s) de France Innovation impliqué(s) dans cette collaboration