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Organiser sa veille pour soutenir l’innovation technologique



Dans le cadre d’une thèse Cifre menée au sein de Kamitis, une entreprise spécialisée en veille stratégique, technologique et économique, Justine Fasquelle, PhD, a étudié avec le CERAG (Université Grenoble Alpes) l’influence de la veille sur les prises de décision au cours du processus d’innovation technologique.

L’innovation technologique s’inscrit dans un contexte complexe, changeant et risqué. S’il est admis que faire de la veille est nécessaire pour réduire l’incertitude et le risque intrinsèque à l’innovation,  mener une activité de veille n’est pas aisé. Tous les jours, les managers sont confrontés à une masse de données plus ou moins fiables et pertinentes. « Pour être efficace, la veille nécessite une organisation rigoureuse, des compétences pointues et des outils performants » écrit Justine Fasquelle dans sa thèse. Ses résultats montrent également que « la veille joue trois rôles au cours du processus d’innovation. Le rôle d’exploration de l’environnement implique le fait que la veille alimente le processus d’innovation à la quasi-totalité des phases. Le deuxième rôle est celui de confirmation de l’intuition des décideurs qui doivent prendre des décisions complexes de type GO/KILL/HOLD/RECYCLE. Le troisième rôle de la veille est de réduire l’incertitude caractérisant les processus d’innovation en apportant des informations stratégiques de l’environnement extérieur de l’entreprise. »

1. Mener une veille multidirectionnelle puis la cibler

En début de processus d’innovation, il est important de garder une veille « multidirectionnelle ». En d’autres mots, mener différents types de veille conjointement : veille technologique, veille concurrentielle, veille marché, veille économique, veille sur les sites de crowdfunding…etc. Cette ouverture sur l’environnement est nécessaire afin d’explorer les tenants et les aboutissants du projet d’innovation. Ensuite, il est impératif de recentrer sa veille sur des informations principalement technologiques et concurrentielles afin de mener le projet à bien et d’identifier des solutions à des verrous technologiques et/ou marchés.

2. Se questionner sur le besoin d’informations

Dans le jargon de la veille nous appelons cela le ciblage. L’environnement étant très vaste, il est nécessaire de définir et délimiter les zones à surveiller en fonction des priorités stratégiques. Le ciblage se réalise en deux étapes. La première est d’identifier les sujets stratégiques prioritaires de l’environnement en ayant recours par exemple à une analyse des forces de l’environnement à la Porter. La seconde consiste à comprendre et délimiter le besoin en information de l’entreprise puis à identifier les sources d’information susceptibles de fournir des informations pertinentes. Ainsi, des réunions de brainstorming impliquant des personnes de différents départements de l’entreprise pourraient aider à identifier les problématiques communes à chacun et à mettre en lumière des axes de recherche stratégiques et les besoins en informations afférents.

3. Diffuser les résultats de veille en face à face

Pour une meilleure efficacité de la veille, il faut que les résultats soient le plus possibles diffusés lors de réunion en face à face. Des rituels peuvent alors être instaurés comme une réunion courte mais planifiée de façon régulière. « Par exemple, tous les vendredis de 9h à 10h ou un déjeuner bimensuel avec les membres de l’équipe pour échanger » précise Justine Fasquelle.

4. La forme est aussi importante que le fond

Pour une meilleure compréhension, assimilation et mobilisation des résultats de la veille, il est crucial qu’ils soient mis en valeur grâce à une forme design, graphique et dynamique. Certains outils comme Piktochart, Infogr.am, Easel.ly… sont assez faciles à prendre en main et permettent de créer des infographies rapidement, gratuitement ou à moindre coûts.

5. Externaliser une partie de sa veille

Si mener une veille en interne est nécessaire, il est aussi important d’externaliser une partie de sa veille afin de croiser des informations, de s’assurer de l’exhaustivité des données collectées et analysées et d’écarter les biais cognitifs des veilleurs internes. Il est également intéressant de solliciter un professionnel de la veille par manque de temps et/ou de compétences (en veille, en langues étrangères…etc.) pour la réalisation d’une étude.